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Lancement du site web NoHomophobes.fr, miroir social de l’homophobie verbale

Communiqué de presse – Paris, 17.05.2016

L’association Mousse lance aujourd’hui le site web www.nohomophobes.fr, qui traque en temps réel les insultes homophobes sur Twitter pour les afficher dans un fil d’actualité. 

Les propos homophobes constituent la manifestation la plus courante de l’homophobie. Afin de rendre perceptible cette violence invisible, l’association Mousse, en partenariat avec Elus Locaux Contre le Sida et le Centre de recherche sur l’homophobie de Montréal, et avec le soutien de Deshoulières Avocats, lance aujourd’hui le site internet www.nohomophobes.fr.

Conçu comme un miroir social, ce site met en évidence la fréquence de l’emploi de propos homophobes dans le langage courant. Les termes « pédé », « gouine », « tapette » ou « sodomite », sont traqués sur Twitter en temps réel, puis affichés sous forme de fils d’actualité.

Durablement ancrée dans le langage, l’insulte homophobe manifeste la persistance des schèmes produits par la domination masculine, fonctionnant comme des matrices de perception et de représentation du monde social. Elle révèle un système de dispositions dévalorisant la féminité et l’homosexualité.

Cette violence verbale déploie ses effets bien au-delà du langage. Les victimes de propos homophobes souffrent de symptômes physiologiques et de troubles émotionnels tels que honte, cauchemars, difficultés respiratoires, hypertension, psychose et, enfin, suicide. Pour échapper à cette violence, les victimes quittent leur travail, s’éloignent de leur famille, évitent certains lieux publics, dissimulent leur souffrance à leurs proches. Plus qu’une simple blessure passagère, le mépris homophobe induit une restriction de la liberté individuelle, une atteinte à la dignité et une menace pour la sécurité physique et mentale.

Ce qui est finalement en jeu dans le débat sur les propos homophobes est une certaine vision de la société. Il ne s’agit pas seulement de mettre en balance la liberté d’expression et le droit de ne pas être injurié. Il s’agit d’un débat bien plus profond sur ce que nous comprenons du concept d’égalité.

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